Io, l'une des lunes de Jupiter, compte de nombreux volcans. La sonde Juno, en orbite autour de la planète gazeuse, a peut-être détecté la naissance d'un nouvel édifice volcanique proche du pôle Sud de ce satellite naturel.
Les éruptions qui ont lieu actuellement sur le Kilauea, à Hawaï, sont impressionnantes et le Piton de la Fournaise, sur l'île de la Réunion, n'a pas été en reste cette année (bien que de façon nettement plus modeste), mais ces activités volcaniques ne sont rien par rapport à celle découverte sur Io en mars 1979.
Cette découverte a été possible grâce à l'obstination de Linda Morabito, alors ingénieur de navigation dans l'équipe de la mission Voyager 1. Celle-ci était occupée à traiter les images obtenues par la sonde lors d'un survol de Io, l'une des principales lunes de Jupiter, lorsqu'elle a remarqué ce qui s'est plus tard révélé être un panache volcanique de 300 km de hauteur.
Quelques jours avant, Stan Peale, Patrick Cassen et R. T. Reynolds avaient publié dans Science un article dans lequel ils affirmaient qu'en raison des forces de marée résultant de l'influence de Jupiter, Ganymède et Europe, beaucoup de chaleur devait être produite à l'intérieur de Io. Cette chaleur provenant de la dissipation de l'énergie mise en jeu dans les déformations de la lune de Jupiter, elle devait engendrer un volcanisme important. Ce dernier n'est pas près de s'arrêter, pour le moins à l'échelle des temps géologiques, qui se compte en millions d'années.
La sonde Juno a succédé à Galileo pour surveiller Io
Lors de sa visite à Jupiter, la sonde Galileo a assisté à bien d'autres éruptions, entre 1995 et 2003. En 1999, il y eut notamment une éruption fissurale impressionnante de 25 km de long avec des fontaines de lave s'élevant à quelques kilomètres de hauteur. Ce phénomène s'est produit dans la patera Tvashtar, une sorte de caldeira volcanique qui porte le nom du dieu hindou des forgerons.
Les planétologues continuent de surveiller les volcans de Io depuis la Terre, comme le fait parfois l'astronome Franck Marchis, mais aussi avec les instruments de Juno ; cette sonde a succédé à la défunte Galileo après un très long voyage et une mise en orbite en juillet 2016.
Juno ne peut pas rester bien longtemps aux abords de Io, pas plus que près d'Europe, en raison du bombardement intense des rayons cosmiques dans cette partie de la magnétosphère impressionnante de Jupiter ; ces rayons menacent en effet l'intégrité de l'électronique de la sonde. Mais les instruments de Juno permettent d'étudier à distance les modifications de l'activité de Io ; c'est notamment le cas avec le Jovian InfraRed Auroral Mapper(Jiram).
La Nasa vient de faire savoir que cet instrument avait détecté une nouvelle source de chaleur proche du pôle Sud de Io le 16 décembre 2017, alors que la sonde était à seulement 470.000 kilomètres de la lune. Cette source se situe à 300 km d'une région volcanique connue, ce qui laisse penser qu'elle est trop loin pour en être une manifestation indirecte. Il s'agirait donc d'un nouveau volcan sur Io.
Le volcanisme sur Io est plus complexe qu'on ne l'imaginait
Article de Jean-Baptiste Feldmann publié le 16/06/2012
S'appuyant sur les données acquises par différentes sondes et destélescopes terrestres, la Nasa vient de publier une carte de l'émissionthermique d'origine volcanique à la surface de Io, une lune de Jupiter, avec à la clé quelques surprises.
Quatrième plus grand satellite du Système solaire, Io fut observé pour la première fois en 1610 par Galilée en même temps que Europe, Ganymède et Callisto, tous les quatre formant la famille des lunes galiléennes autour de Jupiter. Io, qui dans la mythologie grecque était une prêtresse et l'une des nombreuses maîtresses de Zeus, est un satellite où plusieurs centaines de volcans en activité remodèlent la surface en permanence, y effaçant toute trace d'impact météoritique. Ce sont les forces de marée exercées par l'imposante Jupiter (et dans une moindre mesure par les autres satellites galiléens) qui sont responsables de cette intense activité volcanique, découverte pour la première fois par la sonde Voyager 1 au mois de mars 1979.
La Nasa vient de publier dans le numéro de juin de la revue Icarusune étude complète sur les différents points chauds à la surface de Io, utilisant principalement les mesures fournies dans les années 1990 par la sonde Galileoet celles acquises plus récemment à l'aide de télescopes terrestres observant dans l'infrarouge. Les planétologues ont découvert que les volcans actifs sur Io ne produisaient que 60 % de la chaleur totale mesurée sur le satellite. Les 40 % manquants proviendraient-ils de volcans trop petits pour être détectés actuellement ? D'autre part la répartition du flux de chaleur observé sur Io n'est pas en accord avec ce que prédit le modèle de chauffage par les forces de marée.
Les chercheurs vont maintenant essayer de mieux comprendre les processus à l'origine du volcanisme sur Io, une étape indispensable pour expliquer également l'existence d'un océan sous la surface glacée du satellite Europe.
Crédit : Futura Sciences
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