Malgré les promesses non tenues, le marché du tourisme spatial est toujours perçu comme prometteur. Quelques sociétés font le pari d'être les pionniers de l'hôtellerie spatiale. Mais aucun projet n'a dépassé le stade des études préliminaires. Orion Span, qui prévoit d'ouvrir un hôtel en orbite dès 2022, réussira-t-elle ? Rien n'est moins sûr.
À l'ère du « New Space », les projets d'activités touristiques spatiales foisonnent, avec une large gamme de loisirs envisagés. Des vols suborbitaux à la frontière de l'espace jusqu'aux balades en orbite lunaire en passant par des séjours à bord de stations spatiales ou des aventures martiennes, les idées ne manquent pas pour passer ses vacances hors de la Terre ! En 2001, déjà, un projet russe d'hôtel spatial défrayait la chronique (voir l'article au bas de celui-ci).
Dernière annonce en date, celle de la société Orion Span qui prévoit d'installer en orbite terrestre une station spatiale. Baptisé Aurora Station, ce projet, présenté comme un hôtel, a été révélé le 5 avril lors du sommet Space 2.0 qui s'est déroulé à San José, en Californie. Confiante, l'entreprise annonce l'ouverture dès 2022...
La société a dévoilé très peu d'informations techniques sur cette station. Ce qui laisse perplexe quant aux chances qu'elle soit mise en service d'ici seulement quatre ans... De nombreuses questions restent en effet en suspens. Construire, lancer et tester en orbite des modules habitables, dont les utilisateurs ne seront pas des astronautes professionnels, dans un délai aussi court nous semble un planning très optimiste, voire irréaliste.
Deux problèmes, non techniques, restent à résoudre. Le premier est réglementaire. Une entreprise n'a pas le droit d'installer un lieu de séjour dans l'espace et d'y faire venir des clients si l'endroit n'est pas parfaitement sûr. Il faut en passer par un programme de certification et de qualification, lourd, long et coûteux. Le second est le business model. Pour accéder à l'hôtel, il faut un véhicule spatial, ce qui reste hors de prix. Puis il faut amortir le coût de réalisation l'hôtel puis, surtout, couvrir les frais opérationnels (eau, gaz, électricité, télémesure, propulsion de remontée, évitement de collisions, etc.).
La bonne idée d'une architecture modulaire
Cela dit, sur le papier, l'idée est bonne. L'architecture modulaire de cette station spatiale est d'une simplicité bien vue. Elle permet l'ajout de nouveaux modules au fur et à mesure des besoins et des contraintes commerciales de ce futur hôtel. Ces séjours seront en effet également commercialisés auprès d'entreprises, d'instituts et d'agences spatiales qui pourront y réaliser des mini-congrès, des expériences et des démonstrations en apesanteur, ou tout simplement l'utiliser pour entraîner des astronautes professionnels.
Dès sa mise en service, cet hôtel accueillera jusqu'à six personnes à la fois, dont deux membres d'équipage. Le séjour, d'une durée maximale de 12 jours, coûtera tout de même 9,5 millions de dollars (7,7 millions d'euros), transport, hébergement et nourriture compris. Concernant le transport des clients, Orion Span utilisera les services de SpaceX et de Boeing qui, chacun de leur côté, développent une capsule pour transporter les astronautes de la Nasa à bord de l'ISS.
Pour faire partie des premiers touristes à séjourner à bord de cet hôtel spatial, les réservations sont d'ores et déjà possibles. Gare, cependant, lors de l'inscription en ligne, il faudra payer un acompte de 80.000 dollars (environ 65.000 euros).
Premier hôtel dans l'espace
Article de Futura-Sciences publié le 14/09/2001
La société MirCorp a annoncé avoir signé un accord avec l'agence spatiale russe pour le développement, le lancement et l'opération du premier hôtel privé dans l'espace.
La société MirCorp a annoncé avoir signé un accord avec Roscosmos, l'agence spatiale russe pour le développement, le lancement et l'opération du premier hôtel privé dans l'espace. Baptisé Mini Station 1, le module envisagé par MirCorp pourrait accueillir en même temps trois visiteurs pour une durée allant jusqu'à 20 jours. La station aurait une durée de vie de plus de 15 ans et serait desservie par des lanceurs Soyouz, ainsi que par des modules Progress pour le ravitaillement.
MirCorp souhaiterait débuter les opérations commerciales dès l'année 2004, mais un porte-parole de l'Agence Spatiale Russe, Sergei Gorbunov, a calmé les ardeurs des investisseurs américains en précisant que l'accord signé entre les deux parties ne concernait qu'une étude de faisabilité. Celle-ci devrait être menée par la compagnie russe Energiya et rien ne garantit aujourd'hui que ce projet prendra effectivement forme un jour.
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Crédit : Futura Sciences
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