Cinquante ans après les missions Apollo, SpaceIL, une petite société israélienne, s'apprête à ouvrir un nouveau chapitre de la conquête spatiale avec le lancement de Sparrow, un lander lunaire. Ce lander, initialement prévu pour concourir dans le cadre Google Lunar X Prize, a vu son développement se poursuivre malgré l'annulation de ce prix. Il se posera sur la mer de la Sérénité d'où il réalisera des mesures du champ magnétique lunaire.
Si ArianeGroup et l'ESA envisagent une mission à destination de la Lune, lancée par Ariane 6 à l'horizon de quelques années, le Falcon 9 de SpaceX s'apprête à lancer le lander lunaire de SpaceIL Technology. Ce lander embarquera comme passager auxiliaire d'un vol commercial prévu le 18 février.
Baptisé Sparrow (moineau en anglais), ce lander était l'un des concurrents au concours Google Lunar X Prize, dont l'objectif était de voir, pour la première fois, une entreprise privée se poser sur la Lune. En mars 2018, il avait été annulé car aucune des cinq équipes encore en lice n'avait été en mesure de se poser sur la Lune avant la date impartie (le 31 mars 2018). Malgré l'annulation de cette compétition, certains des compétiteurs avaient décidé de poursuivre le développement de leur projet, dont l'équipe israélienne SpaceIL.
Construit avec Israel Aerospace Industries, Sparrow est donc un module haut de 1,5 mètre, large de deux mètres pour une masse au lancement de 585 kg dont 400 kg d'ergols. Il doit se poser sur la Lune deux à deux mois et demi après son lancement. Une durée de voyage qui peut paraître étonnement longue alors que la distance de la Lune à la Terre, en ligne droite, n'est que de seulement quelques jours. Mais, pour limiter l'emport d'ergol, le lander utilisera la force de gravitéde la Terre pour s'élancer à destination de la Lune. Il réalisera trois orbites autour de la Terre. Deux autres orbites autour de la Lune seront nécessaires pour freiner l'engin et lui permettre de se poser à l'endroit prévu.
En cas de succès, il s'agira non seulement du premier engin spatial israélien à atterrir sur la lune, mais également du tout premier atterrisseur privé à s'y poser. Le lander aura une durée de vie très courte, de seulement quelques jours, jusqu'à épuisement de ses batteries.
À proximité de Luna 21 et Apollo 17
Sparrow se posera dans la mer de la Sérénité dans laquelle se sont posés en bordure, Luna 21 (janvier 1973) et Apollo 17 (décembre 2012). Ce site n'a évidemment pas été choisi au hasard. Il est connu pour ses anomalies magnétiques que le seul instrument à bord du lander mesurera. L'autre temps fort de la mission sera la tentative de décoller très brièvement du sol lunaire. Non pas pour quitter la Lune et revenir sur Terre, mais pour réaliser un déplacement de plusieurs dizaines de mètres, voire quelques centaines. Une facétie héritée du Google Lunar X Prize qui prévoyait plusieurs objectifs primés financièrement dont celui de se déplacer sur une distance de plusieurs dizaines de mètres.
Sparrow embarquera aussi trois petits disques contenant des fichiers numériques. Ils renfermeront la Déclaration d'indépendance et l'hymne national d'Israël, des chants en hébreu, l'Ancien Testament et la prière juive pour un voyage en toute sécurité connue sous le nom de « prière de Wayfarer », des peintures réalisées par des enfants israéliens, de la littérature et le drapeau israéliens, notamment.
Source : https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/lune-spaceil-apprete-devenir-premiere-societe-privee-atterrir-lune-74910/
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