La mission européenne Hera, qui partira en 2024, doit permettre d'étudier la lune de l'astéroïde Didymos, dont la trajectoire doit être déviée en 2022 par l'impacteur américain Dart. L'objectif des deux missions est de mettre au point un système de défense si un gros astéroïde menaçait de s'écraser sur la Terre.
De la disparition des dinosaures à Armageddon, les astéroïdes apparaissent dans l'imaginaire collectif comme une menace pour la vie terrestre. Et si la probabilité de chute d'un astéroïde " tueur " est faible, " on sait que cela va se produire sur le long terme. Mieux vaut s'y préparer ", souligne Patrick Michel, astrophysicien à l'observatoire de Côte d'Azur et principal investigateur de la mission Hera. Tel est l'objectif de la mission de défense planétaire Hera, qui a franchi une étape décisive le 15 septembre avec la signature d'un contrat industriel de 130 millions d'euros impliquant 70 entreprises européennes. Objectif : modifier la trajectoire de l'astéroïde Hera, c'est le pendant européen de la mission américaine Dart (Double asteroid redirection test) qui doit être lancée par SpaceX en juillet 2021 en direction de l'astéroïde double Didymos qu'il atteindra l'année suivante. Ce système binaire est composé d'un corps principal de 750 mètres de diamètre et d'une petite lune de 170 mètres, Dimorphos, qui tourne rapidement autour de lui à une distance de 1,2 km. Le 30 septembre 2022, alors que le système sera au plus près de nous, les observatoires terrestres seront braqués vers Dimorphos au moment où il sera percuté par Dart, avec l'objectif de modifier sa trajectoire. " Cela va générer une queue semblable à celle d'une comète ", indique Ian Carnelli, directeur de la misssion à l'Esa.
Le choix de Didymos s'explique par la taille relativement modeste de sa lune, proche du seuil de 140 mètres au-delà duquel les objets sont définis comme potentiellement dangereux à l'échelle d'un pays, voire d'un continent. Ce seuil de catastrophe est celui qui déclencherait une opération de déviation si l'objet était sur une trajectoire de collision avec la Terre.
En dessous, l'objet a de fortes chances d'exploser dans l'atmosphère ou de provoquer des dégâts très locaux s'il ne tombe pas dans les océans qui composent les deux tiers de la planète.
Source : https://www.sciencesetavenir.fr/espace/proteger-la-terre-d-un-asteroide-tueur-c-est-l-objectif-de-la-mission-hera_147510#comments
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