La mission Parker Solar Probe permettra à une sonde de la Nasa de pénétrer dans la couronne solaire à environ 6 millions de kilomètres de sa photosphère au cours des années 2020. Destinée à percer les secrets du Soleil pour prédire ses colères, elle emportera le nom des internautes qui l'auront bien voulu.
« To boldly go where no man has gone before ! » (Aller hardiment là où aucun Homme n'est allé auparavant !), cette phrase culte du générique de la première saison de Star Trekvient sans aucun doute à l'esprit devant la mission Parker Solar Probe que la Nasa devrait lancer cet été. À moins qu'elle n'inspire plutôt un rapprochement avec le film Sunshine de Danny Boyle. En 2057, alors que le Soleil se meurt, l'humanité tente de le faire redémarrer en envoyant une charge thermonucléaire à destination de son cœur à bord d'une mission habitée qui va conduire l'équipage à se rapprocher comme jamais de la surface du Soleil.
La bande annonce du film Sunshine de Danny Boyle. © 20th Century Fox International, Fox Searchlight Pictures, YouTube
Le but de la mission Parker Solar Probe est moins grandiose mais il reste spectaculaire car il consiste à envoyer une sonde pour qu'elle se mette sur des orbites autour du Soleil en utilisant le phénomène d'assistance gravitationnellede Vénus pour pénétrer parfois jusqu'à seulement 6 millions de kilomètres de notre étoileaux périhélies de ses orbites et la plupart du temps à moins de 20 millions de kilomètres. L'utilisation de Vénus est nécessaire pour le succès de la mission car le champ de gravité du Soleil est si intense à ces distances que des changements d'orbites seraient trop gourmands en carburant.
Parker Solar Probe emportera votre nom dans la couronne solaire
En s'approchant aussi près du Soleil, la sonde devra pouvoir supporter des températures de l'ordre de 1.600 kelvins, ce qui sera possible grâce à un bouclier à base de carbone, une technologie similaire à celle des matériaux en fibre de carbone (Carbon Fibre Composite, en anglais, ou CFC) développée depuis longtemps pour l'aéronautique et les expériences sur la fusion contrôlée avec des tokamaks.
Une présentation de la mission Parker Solar Probe. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © NASA Goddard
Parker Solar Probe sera alors en mesure d'étudier in situ la partie la plus externe de la couronne solaire et un peu au-delà, lorsque débute l'héliosphère. Ses informations devraient permettre de mieux comprendre le célèbre problème du chauffage de la couronne solaire ainsi que l'origine du vent solaire et des éruptions solaires. Les nouvelles connaissances que la mission fournira devraient donc être utiles pour la constitution d'une météorologie solaire, vitale pour préserver la technologie de l'humanité des colères du Soleil ainsi que les colons en transit interplanétaire à destination de futures colonies martiennes et lunaires.
La Nasa vient de faire savoir qu'à l'heure du village global anticipé par Arthur Clarke, tout membre de l'humanité ayant accès à une connexion Internet pouvait en quelque sorte monter à bord de Parker Solar Probe pour frôler le Soleil. L'aventure n'expose pas aux dangers affrontés par les héros de Sunshine car il s'agit seulement de faire enregistrer son nom sur une puce qui sera placée à bord de la sonde !
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CE QU'IL FAUT RETENIR
La sonde Solar Probe Plus, de la Nasa, rebaptisée Parker Solar Probe, sera lancée en août 2018 en emportant les noms d'internautes.
En 2024, sur une orbite elliptique, elle s'approchera à moins de 6 millions de kilomètres de la « surface » du Soleil.
Avec ses quatre instruments, elle étudiera la couronne solaire où naît le vent solaire.
Son but, mieux comprendre le Soleil et son atmosphère pour prédire les éruptions solaires et permettre de mieux s'en protéger. Nos systèmes électroniques y sont en effet sensibles.
POUR EN SAVOIR PLUS
Parker Solar Probe, la sonde de la Nasa qui va frôler le Soleil
Article de Futura avec l'AFP Washington, publié le 06/06/2017
La sonde Solar Probe Plus, rebaptisée Parker Solar Probe, du nom d'un astronome vivant - c'est une première - sera lancée en juillet 2018. Après plus de six ans de voyage, et en utilisant Vénus pour s'accélérer, elle s'installera sur une orbite très elliptique autour du Soleil. En 2024, elle s'en approchera à seulement 6,2 millions de kilomètres. Les enjeux scientifiques sont importants pour mieux comprendre notre étoile et ses colères.
En 2018, la Nasa lancera une sonde, initialement nommée Solar Probe Plus, qui plongera dans l'atmosphère du Soleil pour mieux comprendre sa dynamique et l'origine des vents solaires touchant la Terre et les autres planètes. Le vaisseau vient de recevoir son nom de baptême : Parker Solar Probe. Il sera le premier engin à s'approcher autant de notre étoile, à 6,2 millions de kilomètres seulement, soit sept fois plus près que la sonde Helios 2, en 1976, qui était restée à 43,4 millions de kilomètres.
« Cette mission permettra de répondre à des questions très simples comme celle de savoir pourquoi la couronne solaire est plus chaude que la surface du soleil, ce qui défie les lois de la nature », résume Nicola Fox, la responsable scientifique de la mission au Laboratoire de physique appliquée de l'université Johns Hopkins, dans le Maryland. Par endroit, en effet, la couronne solaire peut atteindre deux millions de degrés, tandis que la température à la surface de notre étoile ne dépasse pas 5.800 degrés.
« Ou encore, pourquoi, dans cette partie de l'atmosphère du soleil, se forment soudainement des charges d'énergie qui échappent à l'attraction de l'étoile et vont frapper les planètes », poursuit la scientifique. Pour se protéger de températures de près de 1.400 °C, le vaisseau sera équipé d'une protection thermique faite de carbone composite épaisse de 11,4 cm, permettant de maintenir une température de 15 à 25 °C à l'intérieur.
La sonde Parker Solar Probe permettra de mieux prédire les éruptions solaires
L'engin de 610 kg sera lancé par une fusée Delta IV Heavy, de la société United Launch Alliance, depuis le Centre spatial Kennedy en Floride au cours d'une fenêtre de tir de vingt jours qui s'ouvrira le 31 juillet 2018. Il faudra près de sept ans à la sonde pour arriver à destination, après avoir survolé Vénus à sept reprises pour réduire progressivement son orbite autour du soleil. Sur son orbite héliocentrique en forme d'ellipse, elle s'approchera au plus près du Soleil en 2024.
La sonde, de la taille d'une petite voiture et dotée de quatre instruments, récoltera des données sur le mécanisme thermique qui chauffe la couronne du Soleil et qui accélère le vent solaire, un flux constant de particules ionisées à plus de 500 km/s. Ces observations devraient permettre d'améliorer les prévisions des éruptions solaires qui affectent les activités terrestres comme le fonctionnement des satellites et la sécurité des astronautes dans l'espace.
Lors du survol le plus rapproché, la sonde, accélérée par la forte gravité solaire, atteindra la vitesse maximale de 194 km/s, soit 700.000 km/h (par rapport au Soleil), une vitesse suffisante pour parcourir la distance Terre-Lune en un peu plus de 30 mn. Le vaisseau sera alors le plus rapide de toute l'histoire spatiale. La sonde Helios 2, elle aussi lancée vers le Soleil sur une orbite très elliptique, avait atteint 70,22 km/s (252.792 km/h). Partie dans la direction opposée, New Horizons avait commencé son périple vers Pluton à 45 km/s (relativement au Soleil), un record aussi pour un vaisseau freiné par la gravité solaire.
Le saviez-vous ?
La mission a été rebaptisée du nom de l'astrophysicien Eugene Parker, 89 ans, professeur émérite de l'université de Chicago (voir le communiqué de la Nasa). Il a publié en 1958 la première recherche prédisant l'éjection de matière par le Soleil (et les autres étoiles), avec une vitesse et une intensité suffisante pour affecter les planètes. C'est ce que nous appelons le vent solaire. Il a aussi donné une explication au fait que la couronne solaire est plus chaude que la surface du Soleil, ce que va étudier cette sonde de la Nasa.
« C'est la première fois que la Nasa donne le nom d'une personne vivante à un vaisseau spatial, a relevé Thomas Zurbuchen, administrateur adjoint de l'Agence spatiale pour les missions scientifiques. C'est un testament de l'importance de ses travaux qui ont fondé un nouveau champ de recherche scientifique et aussi inspiré mes recherches et de nombreuses questions importantes que la Nasa continue d'étudier et de mieux comprendre chaque jour ».
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Crédit : Futura Sciences
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