Après des centaines d'heures d'observations, les sept planètes de ce système très particulier se dévoilent peu à peu.
Sept planètes rocheuses autour d'un petit soleil rougeoyant : la découverte du système Trappist-1 (du nom du télescope belge à l'origine de cette trouvaille), à seulement 40 années-lumière de la Terre, a émerveillé les astronomes et le grand public lors de sa découverte en mai 2016. Depuis, les investigations autour de ce cortège planétaire se poursuivent et plusieurs observatoires y ont consacré de nombreuses heures d'investigations. Ainsi, a lui seul, le télescope spatial Spitzer y a alloué quelque 1.000 heures d'observations avant sa mise à la retraite, en janvier 2020. De quoi en apprendre plus sur ces planètes.
Le système Trappist-1, un groupe homogène Toutes les planètes de Trappist-1 sont des astres rocheux qui ont une masse proche de celle de la Terre. Elles sont en revanche beaucoup plus près de leur étoile : les 7 qui gravitent autour pourrait tenir entre notre soleil et Mercure, la planète la plus proche de notre Soleil. Mais comme l'étoile Trappist est beaucoup moins lumineuse, la zone d'habitabilité de ce système est aussi très rapprochée si bien que trois des planètes y évoluent. Les astronomes de l'Université de Liège ont étudié plus en avant les données de Spitzer et sondé l'intérieur des planètes afin d'en établir la densité. Dans une étude à paraître dans la revue Planetary Science Journal, ils expliquent qu'elles possèdent à peu près la même densité ce qui indique qu'elles ont probablement des compositions très similaires avec des matériaux que l'on retrouve aussi sur et dans la Terre comme du fer, de l'oxygène, du silicium ou du magnésium. Toutefois, les planètes Trappist ont une densité moyenne inférieure d’environ 8% par rapport à la Terre, une donnée qui pourrait plaider pour la présence d'eau sur certaines d'entre elles.
De l'eau ou un noyau oxydé ? Cette différence de densité pourrait relever de plusieurs facteurs que les auteurs de l'étude explorent. Le premier serait un pourcentage de fer plus faible (environ 21% par rapport aux 32% de la Terre) qui est concentré dans le noyau : les planètes Trappist auraient donc des noyaux moins massifs voire pas de noyaux du tout. En effet, une autre explication implique une plus grande proportion d'oxygène qui en réagissant avec le fer formerait de l'oxyde de fer, de la rouille donc. Si cette oxydation du fer était la seule explication de la moindre densité, cela signifierait que les planètes devraient être "rouillées jusqu'au cœur et pourraient ne pas avoir de réel noyau, au contraire de la Terre" écrivent les chercheurs dans un communiqué.
Enfin, une autre hypothèse, moins certaine, est celle d’un enrichissement des planètes en eau par rapport à la Terre. Les planètes extérieures pourraient contenir jusqu'à 5% d'eau contre seulement 0,02% pour la Terre, pas forcément sous forme liquide. Ce qui confirme des études menées en 2017 et 2018 et qui établissaient un même montant d'eau pour 5 des 7 planètes Trappist. Mais si elles ont à peu près la même densité, avec cette hypothèse, cela signifierait qu'elles abritent toutes aussi la même quantité d'eau, ce qui semble peu probable.
Pour en savoir plus, il faudra patienter jusqu'au lancement du télescope James Webb, prévu pour le 31 octobre 2021, qui permettra de sonder la composition des atmosphères de ces planètes.
Source : https://www.sciencesetavenir.fr/espace/voie-lactee/on-en-sait-plus-sur-la-composition-des-7-planetes-du-systeme-trappist_151225
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