Après avoir analysé une image du cosmos sans source lumineuse connue, des astronomes sont quand même arrivés à la conclusion que le vide interstellaire n’était pas plongé dans le noir absolu.
« Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie » avait écrit Blaise Pascal (avant qu’il ne soit repris, en musique, par Alexandre Astier). Mais quid de la profonde et insondable noirceur du cosmos ? Le mathématicien philosophe avait peut-être bien fait de ne pas l’évoquer, car aujourd’hui une nouvelle étude remet en question l’obscurité apparente de l’Univers. Selon des travaux à paraître dans The Astrophysical Journal, même là où la luminosité d’étoiles ultra-brillantes ne passe pas, l’espace ne serait pas plongé dans le noir absolu. En excluant la lumière des étoiles et des galaxies connues même les plus éloignées, les auteurs affirment qu’une image prise dans la pénombre de l’espace présente encore une certaine intensité lumineuse. Sa source reste néanmoins mystérieuse : il pourrait s’agir d’étoiles ou galaxies lumineuses encore non répertoriées ou d’un autre facteur inconnu.
Pour arriver à cette conclusion, des astronomes de l’Observatoire de Kitt Peak en Arizona (l’un des quatre réseaux de télescope de l’Observatoire national d’astronomie optique) se sont servis de la sonde spatiale de l’Agence aérospatiale américaine (NASA), New Horizons. Cette dernière, lancée dans l’espace en janvier 2006, avait pour but d’étudier les environs de Pluton. Aujourd’hui, elle dérive à environ 6,4 milliards de kilomètres de la Terre (ou 50 fois la distance Terre-Soleil) au-delà de la ceinture d’astéroïdes de Kuiper, aux confins de notre système solaire. La sonde New Horizons a pu ainsi prendre une photo du cosmos dans des conditions 10 fois plus sombres que ce dont pouvait être capable le télescope spatial Hubble.
Les astronomes se sont ensuite attelés à éliminer tout le « bruit lumineux » de la photo, étoile par étoile et galaxie par galaxie, pour ne laisser uniquement que les ténèbres du vide interstellaire. « Les images contenaient ce qu’on pourrait qualifier simplement de ‘ciel vide’, a expliqué l’un des chercheurs, Tod Lauer à la National Public Radio (l’équivalent de Radio France aux États-Unis). Néanmoins, des éclats d’étoiles pâles apparaissent mais cela semble aléatoire. (…) L’espace reste malgré tout sombre, très sombre. »
Source : https://www.journaldugeek.com/2020/11/23/cosmos-noir-absolu-etoiles/
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