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K2-141b : si cette exoplanète n'est pas l'enfer, elle y ressemble !

Dans la constellation du Verseau, une super-Terre dotée d'un océan de lave et d'une atmosphère de roche connaît des vents supersoniques et des pluies de cailloux.


Lorsque les astronomes parlent de super-Terre, tout un chacun pense plus ou moins consciemment qu'il pourrait s'agir, moyennant un peu d'eau, d'une planète hospitalière. De fait, ces exoplanètes répondent déjà à l'une des conditions que les scientifiques considèrent comme favorables à la vie : elles possèdent une surface rocheuse sur laquelle on peut imaginer cette dernière s'épanouir. Mais, évidemment, les choses ne sont pas aussi simples puisque, à y regarder de plus près, certaines d'entre elles peuvent se révéler être de véritables enfers. C'est le cas de K2-141b découverte en 2018 en orbite autour d'une naine orange de la constellation du Verseau, à quelque 200 années-lumière de la Terre. Il faut dire que cette exoplanète évolue à grande proximité de son étoile, dont elle fait le tour en un peu moins de 7 heures (contre 365 jours pour la Terre). De quoi faire d'elle une boule de lave plus qu'une classique planète rocheuse. Pour mieux comprendre ce que cela signifie concrètement, des chercheurs canadiens et indiens ont réalisé un ensemble de simulations numériques pour tenter de prédire les conditions à la surface de K2-141b. Et le portrait qu'ils en tirent ne manque pas de piquant !


Vapeur de pierre Selon leur étude publiée dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, les conditions météorologiques qui y règnent sont pour le moins extrêmes. En effet, en plus de faire grimper le thermomètre, la proximité de K2-141b avec son étoile provoque ce que l'on appelle un verrouillage gravitationnel qui fait que la planète présente toujours la même face à son astre.


Dans le cas de K2-141b, plus qu'un hémisphère, ce sont les deux tiers de sa surface qui sont ainsi perpétuellement exposés à la lumière, tandis que son dernier tiers demeure toujours dans l'ombre. Ce côté nuit connaît ainsi des températures glaciales inférieures à - 200 degrés Celsius tandis que, côté jour, il fait à peu près 3 000 degrés Celsius. Ce qui est suffisamment chaud non seulement pour faire fondre les roches, mais aussi pour les vaporiser ! Imaginez donc une planète avec un océan de lave en fusion surmonté d'une mince atmosphère de vapeur de roche qui, lorsqu'elle se condense, donne des pluies de pierres.


Cycle de roche Ajoutez à cela des vents si rapides que leur souffle dépasse le mur du son et vous obtiendrez un cycle des roches – sodium, monoxyde de silicium, dioxyde de silicium – comme il y a un cycle de l'eau sur Terre. Alors que, sur notre planète, la pluie retourne à l'océan, avant de s'évaporer à nouveau, sur K2-141b, ces vents supersoniques emportent la vapeur minérale du côté glacial, où la roche retombe sous forme de pluie dans l'océan de magma, puis les courants qui en résultent refluent vers le côté chaud de l'exoplanète, où la roche s'évapore à nouveau. Néanmoins, le cycle des roches sur K2-141b n'est pas aussi stable que celui de l'eau sur Terre puisque le retour vers le côté chaud est plus lent. Les scientifiques prédisent donc que sa composition minérale changera avec le temps, modifiant à terme la surface et l'atmosphère de l'exoplanète.



En attendant, si K2-141b n'est pas l'enfer, elle y ressemble sérieusement… Prochaine étape pour les scientifiques, contrôler que ces prédictions sont correctes grâce aux données du télescope spatial Spitzer, avant de pouvoir vérifier si l'atmosphère se comporte comme prévu avec le télescope spatial James Webb, dont le lancement est prévu l'an prochain.


Source : https://www.lepoint.fr/astronomie/k2-141b-si-cette-exoplanete-n-est-pas-l-enfer-elle-y-ressemble-05-11-2020-2399535_1925.php#

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