L'opérateur européen de satellites de télécommunications Eutelsat a annoncé la commande, auprès du fabricant Tyvak International SRL, d'ELO (pour Eutelsat LEO for Objects), son premier nanosatellite dédié à l'Internet des objets (IoT).
Le nombre d'objets connectés devrait exploser ces prochaines années pour atteindre plusieurs milliards d'unités. Or, à eux seuls, les réseaux terrestres ne suffiront pas pour relier tous ces objets les uns aux autres. Des satellites dédiés à cet usage seront nécessaires. Pour anticiper ce besoin lié à l'Internet des objets (IoT), l'opérateur européen Eutelsat a ainsi commandé ELO (pour Eutelsat LEO for Objects), auprès du fabricant Tyvak International SRL, son premier satellite en orbite terrestre basse destiné à ce domaine.
Un choix plutôt surprenant, quand on sait qu'Eutelsat a pour habitude de commander des satellites de télécommunications de plusieurs tonnes en orbite géostationnaire. Jean-Hubert Lenotte, directeur de stratégie chez Eutelsat, nous explique tout.
Cet intérêt pour le marché de la connectivité des objets se justifie « par son essor fulgurant », souligne-t-il. Plusieurs études évoquent un « potentiel de plusieurs milliards d'objets connectés à l'horizon 2025, dans des domaines aussi variés que les villes et réseaux intelligents, l'industrie minière, l'agriculture, ou encore le transport ». Dans ce contexte, et en « raison de la complémentarité inhérente de la technologie satellite avec les réseaux terrestres, le satellite apparaît comme un des maillons indispensables de la chaîne qui servira à connecter les objets ».
Ce satellite sera lancé début 2019 sur une orbite héliosynchrone entre 500 et 600 kilomètres d'altitude. Cette orbite basse n'a évidemment pas été choisie au hasard. Elle est particulièrement bien adaptée à cet usage, car « sa proximité avec la Terre lui permet de connecter des objets émettant peu dedébit et à faible consommation d'énergie ».
Chaque objet connecté sera survolé deux fois par jour par ELO
Depuis sa position, ELO effectuera plusieurs rotations autour de la Terre en une seule journée (chaque période de rotation autour de la Terre durera environ 95 minutes) en passant à chaque fois par les pôles ; le satellite couvrira ainsi la totalité du Globe. « Chaque objet connecté sera survolé deux fois par jour par ELO. » Les données récoltées par ce dernier seront « ensuite envoyées vers une station au sol située au Svalbard, un archipel de la Norvège situé dans l'océan Arctique, puis traitées et analysées par Sigfox », qui possède un réseau terrestre mondial bas débit dédié à l'Internet des objets « sur lequel s'appuiera Eutelsat ».
ELO doit « offrir un lien satellite disponible en tout point du Globe, et donc complémentaire des réseaux IoT terrestres ». Grâce à la complémentarité du satellite par rapport aux réseaux terrestres, ELO « doit permettre de rapatrier des informations concernant des objets situés dans les zones non desservies par les réseaux terrestres » et d'offrir une « redondance à ces mêmes réseaux terrestres sur les zones qu'ils desservent ».
Avant le lancement d'un éventuel service commercial ou d'autres satellites ELO en orbite basse, « nous voulons également nous assurer d'avoir trouvé le bon modèle d'affaires pour disposer d'un certain niveau de rentabilité ». Des tests et des évaluations de performances seront effectués au cours de l'année suivant le lancement d'ELO, qui « permettront notamment de déterminer le nombre d'objets "connectables" via ce satellite ». Eutelsat voudra s'assurer de la « faisabilité technique d'un satellite placé en orbite basse pour cibler le marché de l'Internet des objets ».
CE QU'IL FAUT RETENIR
Un premier nanosatellite européen dédié à l'Internet des objets a été commandé par Eutelsat.
Précurseur, ELO pourrait donner naissance à une famille de nanosatellites si les besoins se font sentir.
On estime à plusieurs milliards le nombre d'objets qui seront connectés les uns aux autres d'ici quelques années. Le satellite sera une des solutions pour établir ce lien.
Crédit : Futura Sciences
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