Une étape unique de l'évolution du système planétaire a été observée par les astronomes, montrant du monoxyde de carbone en mouvement rapide s'écoulant d'un système stellaire.
Des astronomes de l'Université de Cambridge ont utilisé le radiotélescope de l'ALMA pour observer l'étoile NO Lup, située à 400 années-lumière de la Terre. C'est une étoile similaire au Soleil mais qui pèse environ 70% de sa masse et surtout qui est bien plus jeune puisqu'elle est encore entourée d'un disque de débris né des multiples collisions engendrées par des corps de toutes tailles durant la formation de son système planétaire. Elle représente ainsi un modèle du jeune système solaire.
Des vents de monoxyde de carbone Grâce aux observations réalisées avec ALMA, les astronomes ont pu remarquer un écoulement vers l'extérieur du système d'un gaz, du monoxyde de carbone (CO). Celui-ci semble fuir avec une vitesse colossale de l'ordre de 22 km/s. C'est une première pour une étoile de cette catégorie (de classe III). Si le CO est fréquemment détecté autour de jeunes étoiles, l'étoile NO Lup est un peu plus évolué et ce gaz aurait dû disparaître lors de la formation des planètes. Sa présence reste encore assez mystérieuse mais les chercheurs proposent une solution qui sera dévoilée lors d'une conférence en ligne "Five Years After HL Tau" qui aura lieu du 7 au 11 décembre 2020. Ils expliqueront que ce montant de monoxyde de carbone peut-être produit par des collisions entre astéroïdes ou par des comètes riches en CO dont la surface se subliment (passent de la phase solide à la phase gazeuse) lorsqu'elles se rapprochent de la jeune étoile.
Ce phénomène identifié à 400 années-lumière du Soleil est peut-être le reflet de ce qui s'est passé dans notre propre système solaire. En effet, en 2019 la sonde New Horizons de la Nasa a survolé l'astéroïde Arrokhot, cet astre qui a la forme d'un bonhomme de neige et évolue dans la ceinture de Kuiper à quelques 6 milliards de kilomètres de la Terre. A sa surface, les observations ont permis de retrouver des traces de sublimation très anciennes. Elles remontent à plus de 4 milliards d'années et pourraient avoir été produites par un processus similaire à celui observé autour de NO Lup. Ce qui signifierait que ce déroulé pourrait être commun aux étoiles de petite taille qui forment des planètes.
Toutefois, il n'y a pas de preuve définitive que ce sont bien des comètes ou des astéroïdes qui sont à l'origine des émanations de CO, d'autres campagnes d'observation devront être menées pour en être certain et établir un modèle de formation planétaire commun.
Source : https://www.sciencesetavenir.fr/espace/voie-lactee/des-cometes-qui-se-subliment-autour-d-une-jeune-etoile_149637
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