Levez les yeux ! Même sans matériel ni grande connaissance en astronomie, l'observation du ciel de nuit peut être un spectacle incroyable. Tellement incroyable qu'il y a de cela des millénaires, quelques passionnés ont commencé à tracer des figures dans le ciel en prenant les étoiles comme repères. Ainsi, parmi les 88 constellations reconnues aujourd'hui par l'Union astronomique internationale (UAI), 48 ont été répertoriées par Ptolémée au 2ème siècle. Ces figures, bien qu'elles n'aient pas de réalité scientifique, ont servi durant des siècles pour se repérer, sur terre comme sur la mer.
A l’heure des GPS, ces méthodes sont tombées en désuétude, et connaître les constellations présente désormais un moindre intérêt stratégique. De fait, si tout le monde s’est déjà amusé à repérer les chariots qui composent la Grande Ourse et la Petite Ourse, il est parfois difficile d’aller plus loin et de mettre un nom sur les autres étoiles qui se révèlent à vos yeux. Marc Bretton, de l’Observatoire Astronomique des Baronnies Provençales, vous explique comment vous repérer et identifier une dizaine de ces constellations à travers le ciel d’été.
Commencez par vous placer dans un endroit sombre, dénué d’éclairage et de pollution lumineuse : un pré ou une montagne est l’idéal, mais un simple jardin peut faire l’affaire si vous veillez à bien éteindre toutes les lumières alentour. Si vous vous allongez, prévoyez un tissu sur lequel vous allonger et de quoi vous couvrir : même en été, les nuits peuvent être fraîches. Pour vous aider, vous pouvez utiliser une carte du ciel, mais dans ce cas, pensez à utiliser une lumière rouge et non aveuglante pour l’éclairer, pour que votre oeil puisse s’habituer à l’obscurité, et ainsi voir un maximum d’étoiles. Vous pouvez également utiliser une application pour voir le ciel, qui saura vous dire directement ce qu’il se trouve au-dessus de vous en fonction de la direction dans laquelle vous la pointez.
Le premier conseil est de trouver les points cardinaux pour savoir quelle est la partie du ciel que vous observez, et dans quelle direction trouver les constellations. Par chance, l’Étoile Polaire (ou Polaris) indique le Nord en permanence. Voici la méthode la plus simple pour la trouver : repérez d’abord la Grande Ourse, et son chariot aux 7 étoiles bien brillantes, qui se trouve dans une partie relativement dégagée du ciel. “On part des deux dernières étoiles de la casserole, on tire un trait entre ces deux étoiles qui s’appellent Merak et Dubhe, et quand on prolonge cinq fois ce segment, on va tomber tout facilement sur la Polaire” (vous pouvez vous entraîner sur l’image d’illustration de cet article).
Une fois que vous avez repéré la Grande Ourse et la Polaire, vous pouvez ensuite dérouler la carte du ciel : si les constellations ne sont pas forcément dans la même direction en fonction de la saison et de l’heure de la nuit, elles seront toujours dans la même disposition les unes par rapport aux autres. L’Étoile Polaire marquant la queue de la Petite Ourse, vous pouvez retrouver cette dernière en face de la Grande Ourse. Puis “entre la Petite Ourse et la Grande Ourse, on a le Dragon qui serpente”. Viennent ensuite Céphée, et Cassiopée avec sa forme caractéristique de W. Si vous êtes suffisamment dégagé de la pollution lumineuse, vous pouvez alors trouver la Voie Lactée, dans laquelle se trouvent la constellation du Cygne, et celle de la Lyre, avec l’étoile Véga particulièrement brillante. Se dévoilent alors Hercule et la Couronne Boréale avec sa forme caractéristique de demi-cercle. Si vous allez plus loin en suivant la Voie Lactée, il vous sera possible d’observer de nombreuses autres constellations, et notamment le Sagittaire, ainsi que le Scorpion. “Bref, on fait un tour complet, en suivant la galaxie c’est plutôt sympathique.”
Crédit : Sciences et avenirs
Comments